SINEAD G-J ♦ watch your back because I am coming closer

© PSYCHOZEE
SINEAD MORGANA GALLAGHER-JONES

NOM ET PRÉNOM(S) Gallagher, comme le nom qui est devenu le sien après avoir été adopté par des Irlandais résident aux Etats-Unis depuis des années. Jones, comme le nom de son défunt mari. Ce qui explique les deux noms qu'elle a décidé de garder ensemble, marque véritable de son identité. Sinéad est son prénom, choisi par sa mère biologique qu'elle n'a jamais connu. Il reflète ses origines irlandaises qui lui tiennent malgré tout à coeur. Les personnes proches d'elle aiment la surnommer Sin', un surnom qui prend tout son sens à présent. Morgana est son second prénom.
DATE DE NAISSANCE ET ÂGE née un 03 juin 1984, âgée de 26 ans.
OCCUPATION(S) (ancienne) agent du FBI, travaille à présent au Hollow Creek Hotel en tant que responsable de la clientèle.
STATUT veuve depuis deux ans et mère d'une petite fille de quatre ans ; célibataire.
GROUPE criminal minds
TRAITS DE CARACTÈRE instable, téméraire, audacieuse, courageuse, désordonnée, réfléchie, réservée, discrète, bornée, maligne, susceptible, froide, rebelle, cynique, sadique, brisée, sportive, curieuse, dynamique, mystérieuse, pessimiste, désorientée, indécise, inquiétante, imprévisible, déterminée, sensible, arrogante, agaçante, difficile à cerner, manipulatrice, menteuse, désillusionnée, peu bavarde, incomprise, bipolaire, délicate, complexe, gracieuse.

POUR QUELLE(S) RAISON(S) AVEZ-VOUS ACCEPTÉ L'OFFRE D'EMPLOI ? M'éloigner de mon ancienne vie semble l'une des principales raisons. Le besoin de changement, cette incompréhensible envie d'aller voir ailleurs et la prise de conscience que je n'avais plus rien à perdre. C'est égoïste envers ma fille mais après tout, rester auprès d'elle serait catastrophique...elle mérite bien mieux qu'une mère incompétente, désordonnée mentalement et j'en passe. J'ai accepté ce job parce que, d'une certaine manière, j'ai eu comme la sensation que je n'avais pas d'autre choix que dire oui à cette offre ; quitte à le regretter.

QUEL EST VOTRE PIRE CAUCHEMAR ? Je pense l'avoir déjà vécu en ayant vu Julian mourir devant mes yeux. Mais j'estime avoir un autre cauchemar en tête, remontant à ma plus tendre enfance et qui touche directement à l'une de mes plus grandes phobies : le feu. Je déteste, bien qu'il soit indispensable. A grande échelle, c'est ce que je crains le plus. Le feu me tétanise, et j'éprouve une profonde admiration envers les sapeurs pompiers. J'ai toujours eu peur de me retrouver dans une pièce en feu...quelle horrible mort. Cela m'a toujours beaucoup perturbé et j'ignore sincèrement d'où cette phobie me vient ; peut-être d'un de mes parents biologiques.

PARTICULARITÉS Elle est irlandaise, née à Galway. Elle y a vécu toute son enfance avant de quitter le pays pour les Etats-Unis. ■ Elle possède un fort accent. ■ Elle n'a jamais connu ses parents, elle a principalement grandi dans un orphelinat. ■ Elle a débarqué à Phoenix en Arizona avec sa famille adoptive (aussi originaire d'Irlande à la base), elle était adolescente. ■ Fan des romans/séries/film policiers, cela explique le choix de son métier. ■ Elle lit d'ailleurs beaucoup, elle adore ça. ■ Elle s'est mariée à l'âge de dix-neuf ans avec un autre membre de la police, il est mort en 2008, en plein service. ■ Elle ne s'est jamais remise de cette perte. Elle a dû supporté des séances chez le psy mais a arrêté au bout de quatre mois. ■ Elle a une fille de quatre ans, qui n'est bien évidemment pas avec elle sur Hollow Creek Island. Elle a préféré la laisser à sa mère pour le moment. Elle avoue que c'est par pure lâcheté et qu'elle ne se sentait pas capable d'apporter une vie stable et sereine à son enfant. Il y a une petite photo d'elle dans son porte feuille mais très peu personne sont au courant qu'elle est mère. ■ Elle porte toujours son alliance. ■ Elle sait jouer du piano depuis des années. ■ Elle n'est pas particulièrement une amatrice de musique classique mais c'est ce qui la calme et l'apaise le plus ■ Elle a déjà pensé à mettre fin à ses jours mais sa fille est la seule raison qui la tienne encore en vie, même si elle sait qu'elle n'est pas une bonne mère. ■ Elle a prit l'habitude de mentir pour cacher les zones d'ombre sur son passé, elle déteste attirer la pitié ou la compassion. ■ Il lui arrive de fumer de temps en temps. ■ Elle croit au Karma, tout comme elle croit qu'elle est une mauvaise personne. ■ Elle est accroc à la caféine, ce qui ne lui est pas toujours conseillé. ■ Possède son journal intime, et oui même à vingt-cinq ans. Elle en a toujours eu un. ■ Elle a toujours eu en tête qu'un jour elle retournerait en Irlande. ■ Elle parle l'Italien et le français. ■ Elle déteste les bonbons. ■ Elle raffole de la cuisine italienne mais ne supporte pas la cuisine chinoise. ■ Elle a une peur incompréhensible du feu. ■ Elle pense que la Terre est l'enfer d'une autre planète. ■ Elle pratique les arts martiaux, en plus d'apprécier les armes à feu. ■ Même si elle reste principalement attirée par ce qui est plutôt masculin, elle est une femme qui tient à sa féminité et aime être élégante. ■ Elle se souvient avoir été très proche d'une fille (Aslinn) lorsqu'elle était à l'orphelinat. Elle n'a jamais quitté le bracelet qu'elles ont acheté en double, preuve de leur attachement l'une à l'autre. ■ Adore les fruits rouges. ■ Fait de l'équitation depuis des années. ■ La Sinéad n'a plus rien à voir avec la Sinéad d'autrefois. ■ Son caractère est difficile à cerner pour plusieurs raisons puisqu'elle peut changer de comportement en un clin d'oeil selon les personnes et ses humeurs. ■ Elle a deux tatouages, un sous sur le poignet et un autre dans le bas du dos. ■ Il lui arrive d'avoir des hallucinations, elle a d'ailleurs des médicaments contre ça mais elle oublie souvent de les prendre. ■

Spoiler:

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you hold me in your arms and all that I can see is my future in your hands

D’un geste mécanique, elle caressait du bout des doigts le bijou qui ornait son poignet droit. Il n’avait pas une grande valeur matérielle mais une très grande valeur sentimentale. Un bracelet qui ne l’avait pas quitté depuis sa plus tendre enfance et qui ne la quitterait pas de si tôt. « As-tu pensé à l’inviter ? » Sa voix la sortit de ses rêveries, son regard marron croisa alors le sien. « Elle est introuvable.* » répondit-elle, apparemment déçue et elle reporta son attention sur le bracelet. « J’en déduis que tu l’as déjà cherché. » Ses lèvres s’étirèrent en un sourire, elle n’avait pas eut besoin qu’il la pousse à le faire pour prendre l’initiative. « Etre flic à ses avantages, il faut savoir en profiter. » Un ricanement sortit de sa bouche, elle le suivit dans cette démarche tout en se levant, s’éloignant ainsi de sa coiffeuse. Elle posa ses mains sur le torse de Julian, déposant un léger baiser sur ses lèvres sucrées. « On ne s’est jamais reparlées depuis l’orphelinat et pourtant c’est comme si j’avais ce besoin de penser à elle. Je me surprends parfois à me demander si elle va bien ou si…elle est toujours vivante. » Sa main se fraya un chemin dans sa longue chevelure brune, elle sentit une légère pression au niveau de son crâne, elle posa sa tête dans le creux de son cou. « Ce bijou que tu portes prouve qu’elle compte pour toi. Tu finiras par la retrouver, sans doute lorsque tu t’y attendras le moins. » « Tu as raison » Elle hocha la tête et ferma les yeux. Elle s’apaisait en respirant la douce odeur de son eau de toilette qui émanait de lui mais elle fut contrainte malgré elle de s’éloigner. Il l’écarta de son buste, gardant ses mains sur les épaules de Sinéad. « Tu sais quel jour nous serons demain ? » L’immense sourire fier qu’il avait, me fit fondre comme le premier jour de leur rencontre. Soudainement indifférente à la situation et à la question, elle se détacha de son emprise et se laissa tomber sur le lit, toujours les yeux braqués sur lui. « Je l’ignore » Il roula des yeux, et lorsqu’il fut assez proche du lit, il se laissa tomber au dessus d’elle, ses bras l’empêchèrent néanmoins qu’il ne tombe complètement, son visage n’était plus qu’à quelques centimètres du sien. « Il me semble que nous serons de mariage. » « Vraiment ? J'avais oublié. » Impatient, son visage s’approcha du sien. Ses membres frissonnèrent à chacun de ses contacts contre sa peau et elle était prête à l’embrasser lorsque – avec arrogance – il détourna le visage. Elle afficha aussitôt une moue de mécontentement. « Il faut que j’y aille, ma mère doit m’attendre. » lança-t-elle, faussement vexée. Cette fois-ci, c’était lui qui semblait mécontent. « On peut oublier l’idée de passer la nuit loin l’un de l’autre la veille du mariage tu sais. » Oh, elle imaginait à quel point il devait désirer ardemment qu’elle réponde favorablement à son idée. Elle le poussa doucement d’une main pour se relever mais il attrapa son poignet. Elle se tourna vers lui, exagérant légèrement sur son expression de tristesse. « Ce n’est qu’une nuit. Les traditions sont les traditions mon cher. Je sais que c’est très dur de t’éloigner de moi mais il le faut, pour le bien de l’humanité ! » Le défiant du regard, le ton sérieux, elle finit néanmoins par éclater de rire puis s’éloigna enfin, n’étant qu’à quelques pas de la porte. « Très bien, j’accepte de te laisser partir à une seule condition... » Perplexe, elle croisa les bras, attendant la suite. Il se releva à son tour et s’approcha d’elle. « ...Tu as intérêt à bien te rattraper demain lors de notre lune de miel » lui chuchota-t-il à l’oreille. Elle ricana avec amusement et moquerie avant de lui donner une tape amicale sur le bras. « Tu as surtout intérêt à être en forme alors. » répondit-elle sur un ton coquin. Elle ne lui laissa d’ailleurs pas l’opportunité d’ajouter quoique ce soit qu’elle quitta déjà la pièce en refermant la porte derrière elle. Demain serait un grand jour, demain elle se mariait.

« Longue journée n’est-ce pas ? » Sans quitter des yeux l’océan en face d’elle, un fin sourire s’afficha sur son visage. « Longue mais pas pour autant ennuyante » Il posa sa veste sur ses épaules tel un gentleman et elle le remercia simplement d'un sourire complice. Il la prit dans les bras d’une telle manière qu’il laissait penser qu’il tenait la plus belle chose au monde, et dans le fond c’était le cas à ses yeux. « Tu es magnifique. » Sinéad se mit à rire. « Quel beau parleur » « Je suis sérieux » enchaina-t-il tout en riant aussi. « Merci » La robe de mariée qu’elle portait mettait en valeur ses formes et certaines mèches de ses cheveux étaient décorés de plusieurs bijoux, elle avait tout l’air d’une princesse. Une tenue qui était bien loin de lui ressembler, bien loin de ce qu’elle avait pu imaginer, si seulement elle avait pensé se marier un jour. Même elle avait fini par avoir la bague au doigt, qui l’aurait cru ? Mais c’était certainement le plus beau jour de sa vie. Encore quelques heures et elle se retrouverait dans un vol pour Hawaï en compagnie de jeune époux. Des vacances bien méritées pour deux officiers de police.

* Sinéad parle d'Aslinn, une petite avec qui elle s'est liée d'amitié et dont elle était très proche à l'orphelinat.

closer but apart, no one else can hear us

« Ils ne se doutent pas qu’on les file depuis plusieurs mois, c’est maintenant ou jamais. » Sinéad regardait tour à tour ses coéquipiers sans émettre le moindre son. Leur chef voulait lancer l’asseau sur une affaire que son équipe et elle suivaient depuis pas mal de temps. Une affaire de trafic de drogue et de proxénétisme, pour dire qu’elle comportait certains risques. « Nous perdons du temps. » La voix masculine qui s’éleva était celle d’un homme qu’elle connaissait que trop bien pour être son mari. Ils étaient tout deux dans la police et c’était une des rares missions qu’ils partageaient ; habituellement le chef se chargeait de les mettre sur des affaires différentes mais pas cette fois-ci. « Nous avons assez d’éléments et de preuves à présent, il faut y aller » lança-t-elle sur un ton déterminé, prête à aller sur le terrain. « Il y a une transaction, c’est notre seule chance. » « Préparez-vous, on y va. » Ces seuls mots suffirent pour que les quelques membres de l’équipe s’activent enfin. Chacun regagna son véhicule et c’était parti pour passer à l’action. Lors du trajet qui les conduisait au lieu de rendez-vous entre deux grandes têtes de trafiquants, Sinéad profita d’un petit instant pour regarder une dernière fois la photo de sa petite fille qui était dans son porte feuille. Même si elle aimait son boulot, qu’elle s’y sentait parfaitement à l’aise malgré sa condition de femme, à présent qu’elle était mère, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine crainte. « Tout se passera bien » chuchota Morgan, un collège et ami. Sinéad le regarda tout en rangeant dans sa poche son portefeuille et elle adressa un sourire complice. Au bout de plusieurs minutes, la voiture se mit à ralentir progressivement, à une rue en face d’un entrepôt abandonné. « Okay, on attend le feu vert de Jim et pas de folies. Soyez prudent. Appelez des renforts si vous estimez que la situation devient incontrôlable. » Ils étaient déjà plusieurs à attendre de passer à l’action mais ce genre de mission nécessiterait peut-être des renforts en plus. Elle sentit son cœur battre la chamade mais garda son sang froid, elle était habituée bien que chaque mission soit différente. Elle était assez sûre d’elle pour ne pas se laisser emporter par les émotions. Penser à Siobhan – sa fille – était son leitmotiv pour ne pas se laisser abattre dans ce genre de situation. Evidemment, elle aurait préféré que son mari n’y soit pas impliqué, c’était de l’inquiétude en plus mais elle le connaissait en tant qu’officier de police et il était compétent. « Ils arrivent » Sinéad regarda alors par la fenêtre et vit plusieurs voitures, les phares éteint, qui avançaient dans l’entrepôt désert de toute activité. Elle se mordit légèrement la lèvre inférieure et passa sa langue dessus, ne quittant pas des yeux la grande entrée. Ils durent attendre encore quelques minutes – que Sinéad trouva interminable – lorsque la voix de leur chef se fit entendre dans le talkie walkie. C’est alors qu’elle sortit de la voiture sans perdre son objectif de la tête. Elle fit même abstraction sur le fait que son mari – Julian – soit sur le terrain avec elle. Attraper ces fumiers étaient le plus important. Sinéad resta collée aux basques de Morgan et ils grimpèrent des escaliers qui menaient au dernier étage de l’immeuble délabré. Elle commençait à entendre des dialogues jusqu’à ce qu’elle se cache derrière un pilier et puisse les observer en hauteur. Il y avait les deux hommes qu’ils voulaient coincer en plus des membres de leur gang qui jouaient les gardes du corps. Aucune erreur n’est tolérée, autrement ce serait la fusillade à coup sûr et là tout pouvait arriver. Sinéad fit des gestes à l’adresse de Morgan afin qu’il la suive. « A mon signal… » Entendit-elle dans son oreillette. « Maintenant ! » Et tout se passa en une fraction de seconde. Plusieurs agents du FBI sortirent de leur cachette, pointant leur arme en direction des suspects. Ces derniers, pris par surprise, n’eurent pas le temps de réagir qu’ils obtempérèrent rapidement. Sinéad avançait prudemment, fixant avec méfiance chacun de ces hommes qui n’avaient pas peur de tirer s’il le fallait. « Jetez vos armes ! » crièrent certains et lorsqu’ils pensaient avoir la situation sous contrôle avec une facilité presque déroutante, un coup de feu les fit réagir. En une autre seconde, tout changea et des tirs partirent dans tous les sens. Habilement Sinéad se jeta derrière un poteau et ne sortit de sa cachette que pour tirer. « Nous avons un agent à terre, nous avons besoin de renfort et d'une ambulance ! » Son cœur fit un bond dans sa poitrine, qui était donc le blessé ? Mais elle n’avait pas le temps d’y penser si elle ne voulait pas être la prochaine. Elle échappa d’ailleurs de peu à une balle, Morgan venait de lui sauver la mise. L’un des deux suspects jonchait le sol, baignant dans son sang, le second avait disparu. Sinéad décida de trouver une sortie et de rejoindre l’extérieur le plus rapidement possible. Le dos contre une boite en bois, elle reprit sa respiration ainsi que ses esprits, les coups n’étaient plus si nombreux mais ce n’était pas une raison pour sortir à découvert. Elle se leva légèrement et jeta un coup d’œil autour d’elle : personne. Un bref instant après, elle se mit à courir, l’arme prête à tirer si besoin et se dirigea vers une petite porte de secours. Elle se retrouva à l’arrière du bâtiment et un coup partit de nouveau, elle dégaina et réussit à atteindre sa cible qui tomba de la fenêtre pour finir sa chute dans une benne à ordure vide. Elle s’éloigna aussitôt et vit alors des pieds, c’était l’agent blessé. Elle ne réussit à voir le visage de cet agent blessé que lorsqu’elle arriva à la hauteur d’un de ses collèges, accroupie à ses côtés. Elle eut alors le haut le cœur, ses membres reçurent une violente décharge électrique ; si violente qu’elle crut en perdre l’équilibre. « Julian ? (...) JULIAN ! » cria-t-elle, la voix tremblante mais quelqu’un la tira brusquement en arrière, des bras l’entouraient assez fortement pour qu’elle ne réussisse pas à se libérer ; c’était Morgan. « Laisse-moi ! Julian ! » Il finit par la lâcher lorsqu'elle lui donna un violent coup de coude dans le visage. Elle se rua sur le sol, aux côtés de son mari. « Julian ! » L’une de ses mains se posa sur la blessure, elle regarda le sang s’écouler trop rapidement avec l’envie de vomir. Il tourna doucement et avec douleur son visage vers elle, sa vision s’humidifia en une poignée de secondes. « Tout va bien se passer, l’ambulance arrive. Ce n’est rien. » Elle passa ses mains dans la chevelure et le visage de son mari. Elle le regarda tenter de dire quelque chose mais ses traits exprimaient la souffrance et elle souffrait avec lui. « Chut » répéta-t-elle plusieurs fois à son oreille, tentant de ne pas craquer. Elle déposa un baiser sur son front, elle sentit alors qu’il essayait d’attraper l’une de ses mains. « Tiens bon je t’en supplie » Elle parlait avec une telle conviction que l’idée même que tout s’arrête maintenant n’était pas pensable mais il recrachait du sang. Cette vision lui arracha un peu plus le cœur. L’ambulance arriva finalement, seulement elle avait la mauvaise sensation qu’elle arrivait trop tard. La pression au niveau de sa main diminua petit à petit, son propre corps était possédé par des soubresauts. « Non, ne me laisse pas ! Julian réveille toi, les secours sont là. » Plus rien ne retenait sa main, il avait lâché prise et elle aussi. Elle s’effondra littéralement sur le corps de son mari, ne voulant pas s’en détaché malgré que l’on lui demande de s’écarter. Une seule phrase la fit sortir de son immobilité, la mettant dans une colère noire « Il s’est échappé » Sinéad se leva d’un bond, se dirigeant de plus en plus vite vers l’un des agents qui avait balancé la nouvelle. Elle l’attrapa violemment par le col, Morgan s’empressa de la retenir et elle se débattit. « Comment ça il s’est échappé ?! » « Sinéad ! » « COMMENT ?! » Sa voix se brisa et elle se laissa aller dans les bras de son ami qui l’entoura de ses bras rassurant.
Cette nuit là, elle avait beaucoup perdu. Elle avait perdu bien plus qu’un mari, qu’une moitié, qu’une âme sœur, elle avait perdu toute humanité, tout foie. Elle ne serait plus jamais la même.

I won't run, there's no turning back from here

Je suis ravi que vous acceptiez et que nous nous soyons entendus. Vous travaillerez pour moi en tant que responsable de la clientèle. Je sais que vous serez parfaite dans ce rôle. Je compte sur vous. Vous aurez bientôt de mes nouvelles.

Cela faisait plusieurs semaines que Sinéad était en contact avec cet homme. « En contact » était peut-être trop gros pour parler de ces échanges avec une personne qu’elle n’avait jamais vu et qui pourtant, était à présent son nouveau patron. Il avait su être convainquant et – après tout – Sinéad n’avait pas hésité bien longtemps. C’était l’offre inespérée, celle qu’elle n’aurait jamais imaginé un jour avoir mais qui s’était pourtant présentée à elle. Elle allait devoir partir loin, tout quitter, tout laisser derrière elle. Et ce n’est pas sans un pincement au cœur en pensant à sa petite fille de quatre ans.

Descendant les escaliers, un fin sourire s’immisça sur son visage lorsqu’elle vit la chevelure brune de Siobhan. Elle s’approcha de la petite, et passa une main dans ses cheveux, elle réclama aussitôt ses bras. Sinéad attrapa sa fille devant les yeux à la fois inquiet et rassurant de sa mère. « Elle n’a pas arrêté de me demander ce que tu faisais. » Sinéad déposa un long baiser sur le front de la petite qui attrapa à son tour le visage de sa mère et lui fit un bisou sur la joue. « C’est le portrait craché de son père. » Remarque qui aurait dû satisfaire la jeune maman mais qui lui rappela malheureusement de mauvais souvenirs ; son sourire se fana. « Excuse-moi Sin’, je ne voulais pas… » Elle hocha la tête et reposa Siobhan dans sa chaise haute. « Ne t’en fais pas maman, c’est rien. » La mort de Julian avait beau remonté à environ deux ans maintenant, c’était toujours aussi douloureux. Après un court silence, Sinéad se décida d’annoncer la nouvelle, en faisant attention à ce que sa fille n’entende pas – bien qu’elle ne puisse pas vraiment comprendre. « J’ai trouvé du boulot. » Sa mère se retourna vers elle, enjouée. « Mais c’est une bonne nouvelle ! » Sin’ acquiesça d’un sourire faussement sincère. « Seulement… C’est loin d’ici. Et je ne pense pas pouvoir m’occuper de Siobhan pendant ce temps. » Sa mère, perplexe, regarda longuement sa fille. « Comment ça ? » Sinéad soupira, c’était plus délicat qu’elle ne l’avait imaginé mais elle n’avait plus le choix, maintenant qu’elle avait accepté son nouveau job. « J’aimerais que tu t’occupes de Siobhan. Ce qui ne changerait pas de ces derniers mois en y réfléchissant… J’ai besoin de prendre du recul et ce job se trouve assez loin pour que je puisse penser à autre chose. » Elle marqua une pause, dans l’attente d’une réaction de sa mère qui, visiblement, n’approuvait pas du tout. « Voyons Sinéad ! Tu ne peux pas laisser ta fille et t’en aller ! Elle a besoin de sa mère. » « Ça fait déjà un bon moment que je ne suis plus vraiment une mère pour elle. Tu sais très bien que mon état empire de jour en jour, ce n’est pas bon pour une petite fille, elle a surtout besoin de stabilité. Je ne peux pas lui offrir ça… » Une boule au niveau de sa gorge se forma mais prit une profonde inspiration pour la faire disparaître. Sinéad aimait sa fille, il n’y avait pas de doute sur ce sujet, néanmoins, elle estimait que prendre soin d’elle était de s’éloigner. Elle n’était plus apte à jouer la bonne maman puisqu’elle ne l’était plus. Elle était devenue un cauchemar, autant pour elle que pour Siobhan. Le ton s’éleva à plusieurs reprises mais Sinéad réussit par avoir le dernier mot et sa mère accepta de garder Siobhan le temps qu’il faudrait. L’affaire était réglée. Elle n’était pas fière d’elle mais elle assumait ses choix. Il était hors de question – pour des raisons cachées à sa mère – que Siobhan l’accompagne.

L’avion atterrit à l’aérodrome de l’île. C’était un paysage paradisiaque qui s’offrit à elle mais elle n’était pas là pour profiter et pavaner en tant que simple touriste. Une personne s’avança vers elle, un immense sourire aux lèvres, le visage de Sinéad était comme figé, neutre. « Sinéad Gallagher-Jones ? Bienvenue à Hollow Creek. Suivez-moi, je vais vous conduire à l’hôtel. » Sans dire quoique ce soit, elle suivit cette fameuse personne. Elle n’était pas encore totalement consciente de ce qu’elle était en train de faire, ni même ce qui allait se passer. Tout ce qu’elle savait c’était qu’elle allait certainement trouver des réponses à de nombreuses de ses questions dans les prochains jours…