Bells Horsentree SHAPESHIFTERS ✸ It's all your pain mixed with so much pleasure.
posts : 67 crédit : SILVERFOX et livejournal. multinick : Not yet. mood : Distract. âge du personnage : 20 years old. statut : Célibataire. occupation(s) : Étudiante en historiologie.
♦♦ WATCHA SAY CITATION : « Forgiveness does not change the past, but sometimes it does enlarge the future. » BETWEEN US : topics: ON
| Sujet: WEAKNESS SYMPTOMS. Dim 13 Juin - 19:04 | |
| WEAKNESS SYMPTOMS. - - - - - - - - - - - - - - - - - - HERJULIWIIIPour la cinquième fois, Bells se gratta le coude droit. Elle n'avait pas besoin d'un avis spécialiste pour diagnostiquer une piqûre de moustique ou d'une autre bestiole du genre. Elle jeta un coup d'œil furtif à sa gauche, le cœur battant. N'était-ce pas un craquement qu'elle venait d'entendre ? Elle se mordit la lèvre inférieure, levant les yeux vers le ciel. Les feuillages étaient tellement denses qu'ils formaient comme un plafond de végétation au dessus de sa tête. Quelques rayons de soleil perçaient les épais branchages par endroit, projetant de faible faisceaux de lumière sur le parterre de feuilles mortes. Bells savait qu'elle n'aurait jamais du quitter l'hôtel mais elle avait senti un besoin tellement oppressant de sortir à l'air frais qu'elle n'avait pu y résister. Pourtant, là où elle se trouvait à l'instant, l'air n'avait rien de frais. L'atmosphère était si étouffante qu'elle avait du mal à reprendre sa respiration, entre deux souffles saccadés. Marcher l'avait toujours aidé à vider son esprit, à éclaircir ses pensées, mais à chaque nouveau pas, elle regrettait profondément de se trouver en plein milieu de la jungle. Elle promena son regard sur la flore luxuriante qui ornait le bord du chemin. Cet arbuste était-il là à l'allée ? Elle n'osait pas imaginer ce qui se passerait si elle se perdrait. Son coeur fit un bond dans sa poitrine et elle sentit son estomac se détendre un peu : elle venait de reconnaître la roche plate sur laquelle elle s'était assise pour refaire son lacet. Tout en y repensant, elle baissa les yeux sur ses pieds. Ses pauvres tennis en toile blanche avaient changé leur éclat d'origine pour une couleur terne poussiéreuse. Une brindille rugueuse s'était coincée entre ses lacets. Au dessus de sa tête un petit oiseau siffla quelques notes avant de s'envoler vers un autre arbre. Comment réfléchir et faire le tri dans ses pensées après ce qu'elle avait vu ce matin ? Plus elle y repensait, plus elle trouvait ça horrible. Pourquoi fallait-il que ça lui arrive à elle ? Pourquoi fallait-il que ça se produise ici ? Toute cette histoire tournait-elle autour d'elle ? Plusieurs fois au cours de la journée elle s'était autorisée cette supposition ridicule. Après tout, le destin s'acharnait sur elle depuis qu'elle était enfant. Elle se rappelai maintenant ce que lui avait dit Victoire avant qu'elle ne pénètre dans l'aéroport. « Ça ne sert à rien de fuir les ennuis. Ils vous rattrapent toujours. » Tout en continuant de marcher où ses pieds endoloris la portait, elle se permit un maigre sourire. Tout ceci était idiot, elle se trouvait simplement au mauvais endroit au mauvais moment. Tout ceci aurait pu arriver à n'importe quoi. Mais alors, pourquoi fallait-il que cela tombe sur elle ? Un nouveau craquement se fit entendre derrière elle et détourna son attention de ses pensées. Elle sentit son coeur s'emballer à nouveau. En retenant son souffle, elle se retourna lentement. Rien. Elle était tellement terrorisée que son imagination lui jouait des tours. Ce fichu hôtel était-il encore loin ? Elle ne se rappelait pas avoir marché autant. Elle n'avait qu'une envie, c'était de s'allonger sur son lit et de penser à autre chose. À autre chose que ce fichu cadavre dans le restaurant. Oui, mais comment ignorer une chose pareille ? Elle secoua la tête pour chasser un moucheron qui chatouillait son oreille gauche depuis quelques minutes déjà. Pourquoi se torturait-elle l'esprit ainsi ? Si elle était sagement restée à l'hôtel, comme tout le monde, elle aurait sûrement trouver quelqu'un avec qui se changer les idées. Après ce qu'ils avaient découvert, elle ne doutait pas que chacun d'entre eux désiraient se changer les idées. Et maintenant elle était seule, dans la jungle, en proie à une peur dévorante dont elle ne risquait pas de se débarrasser de sitôt, du moins avant d'apercevoir une autre figure humaine. Elle se remit à marcher, les bras croisé sur sa poitrine. C'était bien la dernière fois qu'elle s'accordait une petite promenade dans les bois sur cette île. Bien la dernière fois.
Il lui semblait que plus elle avançait, plus il faisait chaud et plus les feuillages s'intensifiaient. Elle sentait maintenant des gouttelettes de sueur perler sur son front. La première chose qu'elle ferait, une fois rentrée à l'hôtel, serait de prendre une bonne douche bien froide. Mais encore fallait-il qu'elle retrouve l'hôtel. Alors que son esprit embrumé vagabondait vers le confort rêvé de sa salle de bain, un frémissement retentit, dans le gros bosquet épineux, à sa droite. Elle s'immobilisa pour la seconde fois. Cette fois, elle ne pouvait plus rêver. Elle voulait bien accorder le bénéfice du doute à son imagination une fois, mais trois ? Peut-être n'avait elle rien imaginer ? Elle serra les dents et ferma les yeux, le souffle court. Était-elle suivie ? Non, c'était impossible, qu'avait-elle fait à Dieu pour mériter une chose pareille ? Elle ne sentait plus ses genoux s'entrechoquer. Rouvrant timidement les yeux, elle promena son regard autour d'elle, sans pour le moins bouger la tête. Elle en était sûre maintenant. Il était là. Il venait la chercher. C'était à elle de mourir. Alors, sans y réfléchir à deux fois, elle prit ses jambes à son cou. Jamais de sa vie elle n'avait couru aussi vite. Ses pieds fatigués et douloureux la portaient droit devant elle, sur le sentier rocailleux. Au bout de deux cents mètres, elle s'autorisa à jeter un coup d'oeil en arrière. Ce fut l'erreur. Elle trébucha, se prit les pieds dans une racine et s'étala de tout son long, projetant un nuage de feuilles et de poussière autour d'elle. Immobile, allongée à plat ventre au sol, elle tendit l'oreille. Pas le moindre bruit ne l'alerta. Consciente du ridicule de sa position, elle éclata alors d'un grand rire hystérique. Quelle idiote elle faisait, là, couchée dans la poussière, poursuivie par ses propres cauchemars. Elle était heureuse que personne ne l'ai vu.
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