sendhil ♠ cold desert. DONE

Assise sur les marches du perron du logement familial de son paternel, la douce américaine écoutait tout simplement la musique que diffusait son Ipod. Ecouteurs dans les oreilles, la brune bougeait son visage au rythme de la chanson, tranquillement sans contrainte puisqu’elle ne travaillait pas aujourd’hui. Un jour quel passait d‘habitude avec Jack, et qu’elle appréciait grandement, mais ce dernier semblait encore avoir le sens du devoir. Elle se souvient encore du jour où son mari lui avait dit combien son métier de flic avait de l’importance à ses yeux, bien avant leur rencontre. Pour autant, elle savait aussi combien cette passion pour la « justice » pouvait nuire. La température était clémente et les rayons du soleil réchauffaient son corps qui frissonnait légèrement. Bras serrés contre son corps, la Wakefield observait l’allée et venue des habitants comme si de rien était pour passer le temps. Son père présent à l’intérieur de la cuisine se préparait un énième café tout en lui demandant si elle en désirait un à son tour. Hochant le visage d’un signe favorable, Sendhil esquissa un maigre sourire puis reporta son attention sur le centre de la rue. Une activité qui finit par la lasser plus vite que prévue, donc elle se releva et rejoint son inspecteur de père dans la pièce où autrefois sa mère était « reine ». « Alors que vas-tu faire aujourd’hui ? ». Elle secoua la tête d’un air nonchalant et répliqua sur un ton neutre et clair. « Je vais surement allez faire un tour en ville, je dois rejoindre quelques amis dans un peu moins d‘une heure. ». Elle avait pour habitude de trainer en ville ou bien au parc en compagnie de sa boule de poil grise et blanche qu’elle avait adoptée tout récemment ou encore en compagnie de son petit ami ou encore de ses quelques amis, des amitiés qu’on pouvait compter sur le bout de ces dix doigts. Toussant légèrement, un point douloureux se fit sentir au niveau de sa poitrine. Elle se souvint alors qu’elle devait rappeler son médecin au sujet des médicaments qu’il lui avait prescrit, car il était impossible de les prendre sans revers de médaille. « Ca ne va toujours pas mieux cette fichue toux ?! ». L’interrogea son protecteur. Buvant une gorgée de son café chaud, la peintre haussa les épaules d’un naturel déconcertant comme si cela avait peu d’importance. Après tout elle n’en faisait toujours qu’à sa tête lors de ce genre de situation. « Rien de bien grave, un rhume passagé rien plus, cesse de t’inquiéter ! ». Son paternel esquissa un sourire amusé et reprit d’un ton parfaitement naturel. « Le fait de travailler avec mon gendre me donne pas mal de renseignements sur ma petite fille. ». Sendhil, le regarda alors les yeux inquisiteurs et secoua négativement le visage. Elle savait que son père avait toujours eu un gout prononcé pour garder un œil bienveillant sur sa fille, mais de la interroger son beau fils en période de boulot, il ne fallait pas pousser. « Tu es incorrigible parfois, tu le sais ?! ». Le plus âgé des deux leva alors les mains sur la défensive - pour rire bien sur - puis rétorqua. « Hé, je prends soin de ma famille c’est tout. ». Le père attira alors sa fille dans ses bras de manière à « lever » le drapeau blanc. Sendhil finit par rire comme d’habitude puis reporta son attention sur son cellulaire qui se mit à sonner. Se dirigeant dans le salon de la demeure familiale, la brune saisit son téléphone portable à la volée et l’ouvrit tout en regardant l’identité de son correspondant. « Jack ? ». Etrangement, elle sentit une sensation lourde au bout du fil. Durant quelques secondes un silence de plomb presque suffoquant c’était installé, à croire que ce dernier lui faisait une blague. Mais ce n’était pas du tout le style de Jack et encore moins dans son attitude. Cette dernière pourtant ne l’empêcha de penser que quelques choses clochaient. « Jack ? ». Un énième silence. « Sendhil ? ». La voix de son mari était murmurée mais aussi saccadée. Pour sur, il se tramait quelques choses. « Qu’est ce qui se passe ? ». Lui avait-elle demandée sur un ton plus ou moins neutre qui pourtant ne trahissait guère son angoisse. « Les aléas du boulot, ma belle. ». Avec ce genre de réponse elle savait parfaitement que le message devait parvenir à son père. Elle lui passa son cellulaire et à partir de ce moment tout s’enchaina rapidement. A croire que les mauvaises parties de prises d’otages n’étaient pas toujours des scénarios pour les films. Après avoir grandit dans un univers rythmée par les affaires judiciaires, Sendhil ne posait plus aucunes questions sur le sujet. Sans détour, père et fille se rendirent sur place où tout un tas de flics régulaient la foule qui tentait de découvrir ce qui se passait. En sortant du véhicule, elle s’approcha un peu plus mais son père la retint par l’épaule. « Attend moi ici ! ». Elle ne discuterait pas sur ce point avec l’inspecteur qui raisonnait en lui à ce moment là. Pour autant, elle avait l’esprit trop tourné sur l’intérieur du bâtiment. Les minutes s’écoulèrent et force de patience, Sendhil parvenait à faire abstraction du monde l’entourant avec une facilité déconcertante, ce qui à mesure de temps ne cessait de la menait vers une situation angoissante. C’est alors qu’elle sentit des mains se placer sur son épaule et sans surprise elle en reconnut l’appartenance. « Je suis venu dès que j’ai appris ce qui se déroulait ! ». Le jeune homme pris alors la main de sa meilleure amie. « Vous avez des nouvelles ?! ». « Non pas depuis tout à l’heure. Je pense qu’ils doivent être le coup ou bien cela se déroule pas comme prévu et ils mettent un temps pour … ». A peine avait elle finit de prendre la parole qu’un coup de feu retentit en bruit sourd dans la haute tour de la banque. Des hurlements parvenant de partout prirent possession de l’ambiance électrique et éparpillée. La panique pris alors part de chacun des individus qui s’évertuaient à vouloir quitter les lieux ou encore à vouloir pénétrer dans l’enceinte du bâtiment renfermant à la fois les otages, les responsables de cette mise en marche ainsi que les quelques membres de l’ordre public. Lâchant derechef la main d’Alec, l’américaine se mit à courir d’un pas déterminé vers l’entrée principale. Malgré de nombreuses bousculades, et un deuxième coup de feu, elle réussit à parvenir là où elle désirait mais la déchéance de son espoir se mit à perdre toute fondation, lorsqu’elle vit celle d’un homme à terre, le sang coulant sur le sol glacé. Le drame et les meurtrissures prennent alors contrôle de votre esprit, et plus rien ne vous atteint pas même la peur …

FLASH BACK.

Sottises pour direction faussée, on ne pouvait rien contre les choix que prenait le hasard, car oui effectivement tout était une question de hasard. Longtemps on se questionne sur le chemin qui prendra notre existence ? Sera-t-elle chanceuse et tranquillement paisible ou bien prendra-t-elle une tournure beaucoup plus soutenue dans la malchance et la mélancolie. Certains - comme les croyants - vous certifierons que seul « Dieu » en détient la réponse, tandis que d’autres vous dirons en toute simplicité que c’est l’homme lui-même qui forge sa vie et cela en fonction d’obstacles qui sont là pour vous guider. Bien sur, il faut prendre en compte le mot hasard. Ce terme si futile à l’écoute mais si subtil dans l’existence prenait toujours son sens à contre pied du destin. Le hasard avait son lot de consciences mais aussi de surprises. L’étonnement ne se faisait plus lorsqu’il entrait dans l’existence de la jeune brunette aux reflets d'écorce. Ses yeux d’une noirceur insondable laissaient présager le doute et l’amertume. Assise sur un des nombreux canapés de la salle d’attente, elle attendait avec un calme vide des nouvelles de celui qui partageait sa vie depuis le tout début. Celui pour lequel elle donnerait sa vie sans hésitation. Et pourtant, l’existence fortuite de l’être humain ne faisait que pousser des cris douloureux à l’intérieur de sa conscience, comme si le tonnerre ne cessait de l’achever mentalement. Ses mains serraient encore son enseigne de police, celle qui représentait son statut d’inspecteur. Elle se souvint de la première impression de son visage lorsque Jack lui avait appris la nouvelle. Dès lors des larmes silencieuses s’écoulèrent le long de ses joues blanches, et malgré tout un malheureux sourire se dessina légèrement sur ses lèvres. Relevant la tête droit devant elle, elle s’aperçut que son père discutait avec une infirmière, tandis que son meilleur ami faisait les cent pas au centre de la pièce. Elle ferma doucement les prunelles laissant vagabonder son esprit au gré de ses violentes et souffrantes pensées. Elle essayait de trouver un espoir à ce cheminement d’évènements mais rien de lui permettait de voir une solution, elle qui avait toujours été de nature optimiste. Rouvrant les yeux rapidement, elle se rendit compte que la voix du médecin - en charge de son mari - l’interpellait de manière calme presque fragile. « Sendhil Wakefield ? ». Elle se leva dès lors, et lèvres scellées toisa son interlocuteur. Ce dernier possédait une mine grave, dénué d’une quelconque objectivité, son expression faciale n’ayant d’égal que le peu d’espoir qu’elle avait en elle-même, mena tout droit la peintre sur la conclusion ultime. Ils avaient fait leur maximum pour le sortir de sa torpeur de douleur, et désormais c’était à elle de faire un geste. Un geste qu’elle redoutait au fur et à mesure des minutes qui s’écoulaient. Elle leva alors les mains, et ce fut en silence qu’elle s’aventura dans les couloirs de la clinique. Appuyée contre l’encadrement de la porte de la chambre de Jack, elle le regardait amoureusement, se refusant de paraitre triste devant lui afin d’alléger les tristesses de manière réciproque. Elle s’avança alors vers lui s’asseyant au bord du lit, lui pris la main et passa la main sur sa joue. Sa moitié leva alors très lentement ses yeux verdoyants vers elle, lui serra à son tour sa main et répliqua de manière murmurée mais emplit d’un certain humour qui lui était bien propre. « Salut beauté, je peux vous invitez à faire une ballade ? ». Sendhil esquissa alors un sourire instinctif en dépit du fait que ses prunelles s’emplissaient d’eau doucement mais certainement. « Au moins je parviens à te faire sourire encore une dernière fois ma belle. Approche Sendhil … ». Sa douleur se sentait dans son intonation et pourtant seul l’amour qui lui portait raisonnait en cet instant de crainte. Sendhil se pencha alors vers Jack qui l’embrassa de ses lèvres froides ? La brune déposa son front contre le sien, et sentit le souffle court de son mari qui reprit avec un peu plus de difficulté cette fois. « Sendhil … Tu dois me faire la promesse de continuer à vivre … quand bien même cela restera difficile pour toi … ». Le mourant serra davantage la main chaude de la jeune artiste, et respira avec encore plus de mal à chaque secondes. « Je te le promets. Je t’aime Jack. ». Toujours leurs fronts collés l’un à l’autre, le Wakefield esquissa un sourire teinté de souvenirs. « Je t’aime, je t’aimais … et je t’aimerai Sendhil … ». Ils sourirent alors ensemble une dernière fois de manière complices puis s’allongeant à ses cotés de manière précautionneuse, elle ferma les yeux, sentant encore son pouls fébrile. Les machines médicales formèrent alors un requiem pour le départ du paradis. Une mélodie de tic-tac incessant puis la fin du solo. La solitude pour elle désormais, pour lui une vision angélique.

FLASH BACK END.

Le réveil se mit en marche si soudainement qu’elle se réveilla sans crier gare au milieu de son lit. Se redressant sur ce dernier, Sendhil passa une main dans ses cheveux tout en toisant d’une œillade fatiguée l’heure qu’il était soit deux heures du matin. Ses cauchemars incessants ne cessaient de l’empêcher de dormir. Un sentiment qu’elle aurait appréciée ressentir depuis bientôt six mois. Malheureusement pour elle son esprit semblait n’en faire qu’à sa propre tête. S’asseyant au bord de lit, elle alluma rapidement la lumière et son regard se posa sur cette invitation venu de nulle part. Elle trouvait cela étrange, et seule la demande de son meilleur ami jouait un rôle de pression pour qu’elle parte à son tour. Elle secoua nonchalamment son visage, coupa aussitôt son radio réveil « fou » et se laissa tomber sur son lit avec un énorme soupir. Elle avait voyagée tant de fois ces derniers mois, qu’elle n’avait plus l’envie de le vouloir, mais une seule chose trônait dans sa conscience actuellement et cela consistait à vouloir de dormir en silence sans murmures, ni visions cauchemardesques de la situation antérieure qui lui avait fait perdre son fil d’Ariane.