Aidrian M. Turner
posts : 69 crédit : White Rabbit mood : Amnésique. Tired. âge du personnage : 25 ans. statut : Fiancé dans un temps dont il ne se souvient pas. occupation(s) : Prof de tennis de temps à autres.
♦♦ WATCHA SAY CITATION : What if I run into your arms? Would you see then, what I see now? BETWEEN US : topics: ON
| Sujet: You're already the voice inside my head, I Miss You Lun 21 Juin - 21:15 | |
| La faune et la flore exotique entouraient Aidrian. Le jeune homme était presque perdu, dans cette nature qui aurait presque pu être perçue comme sauvage voir menaçante. Les herbes n’avaient de toute évidence jamais été tondues et lui montaient à mi-mollet si bien qu’il les sentait glisser sur sa peau. La jungle était féroce si peu qu’on avait ni sens de l’orientation, ni boussole, ni carte pour se guider. Le jeune irlandais n’avait que le premier, mais il était maintenant sur cette ile depuis plus d’un an, alors il commençait à savoir parfaitement se repérer parmi les décors environnants. Pourtant, c’était pour aller découvrir cette jungle qu’il avait le plus hésité, réfléchi avant de se dire « vas y, va te perdre encore quelque part ». Car oui, il n’y avait rien de plus simple que de se perdre dans cette vaste étendue verte au parfum boisé, aux notes fruitées, et aux bruits somme toute peu rassurants. Il fallait être fou pour venir se perdre dans cette nature angoissante non ? Aidrian n’avait rien de fou, cependant, il n’avait rien de normal non plus. Amnésique depuis son arrivée sur l’ile, le jeune homme ne savait de lui que son identité, un nom et un prénom qui ne lui renvoyait rien de plus que son propre reflet. Pourquoi portait il ce prénom ? D’où provenait géographiquement ce nom de famille ? Rien, il ne savait plus rien de lui même et pour aller mentalement bien, cela s’avérait difficile. Perdu au milieu des arbres luxuriants, il n’y avait que lui même, personne pour l’entourer, lui faire oublier qu’au fond, il ne savait même pas ce qu’il avait laissé derrière lui en arrivant ici. Depuis quelques mois, il avait perdu tout espoir de se souvenir. On lui avait pourtant dit dans un premier temps que ce n’était pas grave, que l’amnésie n’était du qu’au choc du temps passé seul en mer à se laisser porter au grés des vagues. Mais cela ne s’était jamais guéri, pourtant, l’effet du choc était bel et bien passé. Il n’en avait gardé que quelques cicatrices minimes et cette amnésie qu’il ne pouvait que haïr. Pourtant, parfois, il avait comme des rengaines du passé, des flashs de lucidité dont il ne pouvait mettre aucune signification dessus. Peut être était cela le pire, non pas se souvenir, mais ne pas comprendre.
Aidrian s’arrêta un instant dans ce cadre presque enchanteur, sortit d’un film à gros budget, pour tenter de se repérer. Le jeune homme savait parfaitement où il allait, et même s’il avait besoin de la journée et de la nuit entière, il irait. Pourquoi tant d’obstination ? Parce qu’il savait qu’ici il ne pouvait plus rien contrôler. On avait retrouvé un cadavre, affublé d’une note plutôt grotesque mais qui avait réussi à glacer le sang des trois quarts des personnes présentes sur l’île. Si ce malade disait donc qu’il avait tout pouvoir sur presque tout, il ne restait plus à Aidrian que la possibilité de déambuler où il le voulait sur l’île, à défaut d’en partir. Il s’était fait avec plus ou moins de facilité aux joies de l’insularité. Souvent, il avait rêvé de partir, mais cela lui était impossible aujourd’hui, et puis de toute manière, pour aller ou ? Non pas qu’il n’avait nulle part ou aller, mais c’était juste qu’il ne savait même pas d’où il venait alors rentrer dans un lieu inconnu allait s’annoncer difficile. Aidrian tacha de regarder au loin, son regard perça entre les arbres et vie qu’il était dans la bonne direction. Il ne mettrait sûrement plus très longtemps pour atteindre le lieu tant voulu. Il s’était mis en route en fin d’après midi, décidé à ne pas encore passé la soirée avec les mêmes personnes, il avait besoin d’être seul. Pourquoi ? Il n’en savait rien, juste une envie soudaine, juste pour se prouver qu’il pouvait encore faire quelque chose de lui même sûrement. Le soleil avait déjà commencé sa descente, d’ici une heure ou deux, il se coucherait sur la mer bleue, puis passerait sous l’horizon, transformant l’immensité bleue en une mer noire couleur d’encre. Aidrian se remit en route, le temps qu’il arrive à la fameuse falaise, il lui faudrait encore un petit quart d’heure. La météo était belle, la chaleur était présente, cependant il ne faisait pas aussi lourd qu’en temps normal. Le ciel bleu n’était orné d’aucun nuage disgracieux, cependant, avec les arbres hauts, Aidrian ne pouvait pas l’apercevoir.
Comme prévu, un quart d’heure plus tard, le jeune irlandais avait atteint le sommet de l’île, son point culminant, la fameuse falaise. Au bas de celle ci venait mourir les vagues comme les espoirs des touristes ayant appris qu’ils ne pourraient pas partir de cette île. On entendait malgré la hauteur le bruit de la mort, de ses va et vient incessant. Toute l’île rappelait d’ailleurs qu’elle en était une, l’air empestait l’iode marine, et il était impossible d’échapper au bruit des vagues, y comprit la nuit. Les premières nuits, Aidrian n’avait pas pu dormir. L’eau représentait un cauchemar à présent, alors entendre en permanence la mer n’était pas vraiment quelque chose qu’il appréciait, alors qu’elle berçait tout le monde et faisait tomber les touristes dans les bras de Morphée, elle ne faisait que provoquer les insomnies cruelles chez l’irlandais. Du haut de la falaise, la vue était vraiment superbe. On pouvait surplombé absolument tout, si bien, qu’une sensation de puissance pouvait s’installer en chaque personne se trouvant sur le promontoire. Mais rares étaient ceux qui risquaient de monter, l’escalade était plutôt dangereuse et si on se perdait, on ne risquait pas vraiment d’être retrouvé. Le haut de la falaise était une sorte de plateau, nappé d’herbe verte coupé plutôt rase étrangement, complètement baignée de soleil. Aidrian tenta le tout pour le tout, il s’approcha du bord et se tint devant, fixant l’étendue de la mer qui se trouvait devant lui. Au loin, il n’appercevait rien. Qu’avait il espérer, voir le pays duquel il venait par exemple ? Non, surement pas, il s’était fait une raison, la mémoire ne lui reviendrait surement jamais. Son regard se perdit quelques instants dans cette immensité bleue puis il en détacha son attention. Il s’assit au bord, les jambes se balançant dans le vide. S’il tombait, que se passerait il de toute maniére ? Personne ne savait vraiment qui il était ici, il n’était que l’amnésique alors bon, ce n’était pas comme s’il allait manquer à quelqu’un. Cependant, il n’était pas suicidaire, non, il tenait à la vie, mais profitait du moindre petit moment de liberté qu’elle lui offrait. Et ce moment là, en était un. Il se sentait libre. Ne sachant rien de son passé ou de son avenir, condamné, à ne vivre que dans un présent fait de question, mais ayant quand même la possibilité d’admirer cette beauté s’offrant à lui.
Le soleil se rapprochait dangereusement de l’horizon, il se couchait, et commençait à offrir des notes rosées à la mer qui n’avait absolument rien de déchaînée. La vue était belle, et le jeune homme aurait pu rester longtemps à juster admirer la vue. A cette distance là, la mer ne lui posait pas de problème. C’est lorsqu’il arrivait sur le sable, ou bien qu’il désirait allait faire quelques longueurs dans la piscine de l’hôtel que cela lui posait problème. Profitant des derniers rayons du soleil, il allongea son dos sur l’herbe verte, chauffée par le soleil. A ce moment là, il était bien, profitant de ce calme et ce repos, du corps et de l’esprit, auquel il avait longtemps aspiré. Ces derniers temps, il avait vraiment été hanté par ces flashs venant directement de son passé. Avec tout ces touristes qui arrivaient, il avait le maigre espoir que quelqu’un le connaisse, mais c’était peine perdue. Pourquoi encore espérer alors que les mêmes souvenirs venaient le hanter chaque nouvelle nuit, pensées auxquelles il ne pouvait donner de sens. Il entendit du bruit qui venait derrière lui. D’un mouvement souple et gracile, il se remit debout, se tenant de nouveau sur le bord du précipice, à un pas du vide, laissant le vent caresser sa peau et faire voler les cheveux de l’irlandais qui commençait à être trop long à son goût. Surgissant des bois, il aperçu cette jeune femme, semblable à celle qui hantait tous ces flashs. Combien de fois avait il eut ce genre d’hallucination alors qu’il n’avait rien prit ? Se sachant seul, ne croyant pas à la vérité d’une telle arrivant devant lui, il s’exclama :
« Pourquoi me poursuis tu encore ? Pourquoi ne peux tu n’être qu’une hallucination de plus ? »
La voix du jeune homme était neutre, quoi qu’une pointe de lassitude se sentait à l’intérieur. Aujourd’hui n’était qu’un jour de plus, un où il n’apprendrait rien de plus, où son esprit dans sa solutide s’amusait encore à lui jouer un tour. Cela prendrait il fin un jour ? Aidrian n’en savait rien. Il se retourna de nouveau, faisant face à l’étendu d’eau une nouvelle fois, de là où il était venu on ne savait comment. Sa peau brillait légèrement au soleil, et contrastait avec le brun profond de ses cheveux. Ses yeux prenaient aussi une teinte d’un bleu plus soutenu, proche du marine, captivant en soi… Ne pensant se parler qu’à lui même, il se posa une ultime question, croyant que les réponses ne viendraient jamais :
« Pourquoi ne puis je même pas comprendre qui tu es… »
Devant le charme de la mer et la beauté de cette apparition qu’Aidrian pensait tout sauf réelle, le jeune homme ne cherchait qu’un sens introuvable…
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