KIAN ♠ « It kicks like a sleep twitch » TERMINEE

« Pourquoi tu bouges tes mains comme ça ? »
« J’apprends mes leçons de piano. »
« Sans piano ? T’es bizarre comme garçon. »
« Et toi t’as un accent bizarre. »

Premiers mots échangés entre le petit Brummie, et la petite russe. Tous deux isolés pour des raisons bien différentes, Cat avait fini par prendre son courage à deux mains et aller parler à ce petit garçon qui restait toujours tout seul, dans son coin, en train de bouger ses mains de façon bizarre. Ses leçons de piano selon lui. On disait de Kian qu’il venait de la planète Mars, tous les enfants le lui avait dit ici, et la petite Catarzina semblait intriguée, et voulait en savoir plus sur la vie du martien.

« Je suis russe, c’est pour ça. Sur ta planète vous jouez sans piano ? »
« Mais qu’est ce que tu racontes ?! Je peux pas emmener mon piano à l’école, et j’ai un examen ensuite ! »
« Pourquoi t’es agressif ? »
« J’en ai marre de tes questions. Laisse-moi tranquille. »
« Les autres avaient raison…T’es pas sympa le martien. »

Et pour la première fois il avait cessé de bouger les mains dans tous les sens, et avait daigné regarder la petite fille. Le martien. Alors c’est comme ça qu’ils l’appelaient tous. C’était gênant. Il en avait marre de se sentir rejeté. En même temps, il ne pouvait rester avec eux, car il paniquait, l’oclophobie était quelque chose d’insupportable, et il devait faire avec. « Je vais te confier un secret, mais tu ne le dis à personne… » La petite blonde toute fière qu’il lui dise enfin quelque chose de son propre gré s’installa à côté de lui, les mains sur le visage, comme si elle attendait qu’on lui raconte une histoire. Et il finit par dire : « Sur Mars, les gens comme eux là-bas, on les mange comme des mars glacés. » La petite fille éclata de rire. Finalement, il n’était pas si méchant que ça le martien. D’ailleurs, à le regarder, il avait l’air tout à fait normal, comme un humain, ça devait être tellement bien sur Mars. Il en avait de la chance. « Pourquoi t’as quitté Mars en fait ? Tu es allergique aux mars glacés ? »

Il baissa la tête. Il ne savait quoi répondre, c’était drôle de raconter des bêtises, mais il ne voulait pas paraitre menteur pour autant. Alors il sortit de son sac un mars, qui se trouvait aux côtés de tous les médicaments qu’il devait prendre. Il lui montra qu’il voulait le partager en deux, et il la rassura :

« Ce n’est pas un humain, tu peux y aller, c’est ma maman qui me l’a acheté ce matin. »
« Ta maman t’en achètes souvent des mars ? »
« Tous les matins. »

Alors Cat sourit. Elle avait compris pourquoi les gens l’appelaient le martien. Il était soit disant bizarre, et il avait toujours un mars dans son sac, il ne venait pas de la planète Mars. Et acceptant le morceau de chocolat, elle rit. Elle passa la journée et toutes les suivantes à l’école avec lui. Ils tissèrent des liens amicaux forts, si forts que ça étonnait même les parents de Kian, car leur fils avait l’habitude de rester seul.

On frappa à la porte. Catarzina l’ouvrit à la volée, pressée. Kian était dans l’entrebâillement de la porte. « Ah salut. » Kian regardait à l’intérieur… Il se posait de drôles de questions. Pourquoi un tas de cartons empilés les uns sur les autres juchait le plancher ? Elle, aurait préféré qu'il ne débarque pas à ce moment. « Je te dérange ? » La question n’avait pas besoin de réponse. C’est en rentrant qu’il comprit, qu’elle s’en allait. Mais il ne réagissait pas. Il faisait comme s’il ne voyait rien, attendant qu’elle dise quelque chose. « Tu veux quoi Kian ? » Voilà qui était mieux pour lui. Mais c’était à peine s’il comptait répondre, pris de panique soudainement… « Je comptais t’annoncer un truc…mais tu t’en vas ? » Elle s’était immobilisée devant lui, elle lui tournait le dos. Et elle lui répondit : « Oui je m’en vais. » Le jeune homme se mordit la lèvre inférieure. Il gardait des choses pour lui. Mais il finit par les révéler : « T’as pas besoin de t’en aller… » Il ne semblait pas comprendre son envie de partir, elle fixait le sol, avant de relever la tête pour attester : « Si j’en ai besoin, j’en peux plus Kian. » Le grand gaillard semblait perdre pied, il regarda les cartons tour à tour, à une vitesse grand V, il serrait les poings, de plus en plus fort, il cherchait à se contrôler, et toujours calme, bien que cela devienne de plus en plus difficile, il questionna : « Tu m’abandonnes donc… » Elle se retourna, choquée par ce qu’il venait de dire. Même blessée. C’était comme ça qu’il le prenait ? Elle s’avança vers lui : « Je ne t’abandonne pas Kian, on va garder le contact, j’ai juste besoin de m’éloigner un peu d’ici, et tu sais pourquoi, ne le prends pas comme ça, comprends moi s’il te plait… » Se passant la main dans les cheveux, sur le visage, comme si il venait d’apprendre la mort de quelqu’un, il secoua la tête, et son ton avait changé, le regard vide, il était légèrement agressif. « Non je te comprends pas, je suis dans le même cas, et je t’abandonne pas moi ! J’ai toujours été là pour toi, toujours, n’importe quand, même à trois heures du matin, et toi tu te casses et en plus tu comptais même pas me le dire ? » Il avait besoin de donner un coup quelque part, il ne parviendrait pas à contrôler toutes ces émotions qui le traversaient encore trop longtemps. Il avait par contre réussi à mettre Catarzina dans tous ses états. Elle s’approchait de lui, tentant de le raisonner, mais plus elle essayait, plus il se braquait. « Kian, je..t’as pas vécu la même chose que moi, on était pas dans la même position…Calmes-toi, s’il te plait, tu me fais peur… » Elle caressait la joue de son ami, et comme Hulk, il se calmait soudainement… « Dis-moi ce que tu avais à me dire… » Mais il ne voulait plus en parler. Il s’agissait seulement d’une pauvre anecdote sans intérêt… « Je préfère t’aider à faire tes cartons. » Mais elle refusait qu’il le fasse : « T’as l’air fatigué…encore ces cauchemars ? » Il acquiesça, mais ne voulant pas en parler plus, il changea de sujet et finit par lui dire ce qu’il avait à lui dire… « J’ai gagné pas mal de fric pour le cliché que j’ai pris de toi, tu sais celui où tu danses…Mais puisque tu t’en vas, je trouverais une autre personne… » Il la refaisait culpabiliser, et elle décida d’ignorer. Depuis quelques temps, malgré leur longue amitié, ils avaient du mal à se comprendre, ils étaient distants sans l’être vraiment, ça devenait trop lourd à gérer. « Et tu pars quand ? » Rassemblant quelques affaires, elle répliqua tout de suite : « Ce soir. » Il lui attrapa la main : « Je t’en supplie, ne pars pas s’il te plait. » Il avait peur de se retrouver seul, mais pas seulement, il avait été relativement stable depuis qu’il la connaissait. La sachant loin, il avait peur de péter un plomb. « J’ai déjà pris ma décision Kiany…, s’il te plait me rends pas la tâche plus difficile… » Elle posa une main sur le torse de son ami, et lui dit : « Je serais toujours là…et puis y a le téléphone, les emails… » Et elle finit par se jeter dans ses bras, pleurant toutes les larmes de son corps : « Tu vas me manquer… » Lui resserrait l’étreinte, il ne pleurait pas, il n’avait jamais pleuré de sa vie, mais l’intention et le cœur y était. Elle était sa seule amie, et il allait se retrouver soudainement seul, il ne pourrait plus dormir tête bêche avec elle comme ils le faisaient quand ils étaient plus jeunes, il ne pourrait plus venir frapper à la porte pour lui dire quelque chose, plutôt que de lui téléphoner, et surtout, il ne pourrait plus prétendre avoir une amie que tout le monde lui enviait. Le soir même, il l’avait accompagnée à l’aéroport, mais il n’avait pas voulu rentrer dans ce dernier, prétextant que les adieux n’étaient pas pour lui. Elle lui en avait certainement un peu voulu pour ça, mais Kian était différent des autres, et elle le savait depuis le début.

« J’ai enfanté d’un être abominable. » Voilà ce que madame Coleman avait dit de son fils. Ce n’était pas dit sur le ton de la méchanceté. Pour elle, c’était abominable autant pour lui que pour eux. Il avait toujours été solitaire, à l’écart de tous, et surtout il effrayait tout le monde. Il était en marge de la société depuis son plus jeune âge, et ayant peur des répercussions que ça pouvait avoir sur la famille, ils avaient même refusé d’avoir un autre enfant. Il n’était pas un démon. Il était juste excessif dans la moindre de ses réactions. Quand il se mettait en colère, la maison devenait un champ de bataille, quand il avait faim il mangeait pour quatre. Et ce n’était que des exemples. Il piquait souvent des crises autrefois, pour un oui ou pour un non. Tellement que ses parents avaient pensé à le faire interner. Mais ils ne l’avaient pas fait de crainte qu’il leur fasse payer un jour. C’était assez inhumain de vivre dans la crainte de son propre fils, qui pourtant au premier abord, bien qu’il soit assez étrange, il n’avait rien de bien méchant. Mais dans ses écrits, sa personnalité refaisait surface.

Sa mère avait toujours peur que son fils soit un psychopathe, il était en fait perturbé depuis son plus jeune âge, comme lorsqu’il avait 4 ans… Elle s’en souvenait comme si c’était hier… Elle et son mari, étaient en plein ébat sexuel, un soir où la pluie et l’orage faisaient rage dehors. Kian n’avait pas réussi à fermer l’œil, et avait été effrayé par les bruits qu’il entendait. Il s’était blotti sous sa couette, tremblant de tous ses membres, mais les cris de sa mère devenant de plus en plus sonore, il s’était levé, batte de cricket à la main, et s’était engouffré dans le couloir éclairé par les éclairs. Poussant la porte rapidement, il avait brandi la batte, et avait frappé son père avec de toutes ses forces, tandis que sa mère avait paniqué : « KIAN ARRETES ! » Il ne s’arrêtait plus de frapper, pensant qu’on faisait du mal à sa mère. Cette dernière finit par l’arrêter. Elle avait eu peur, et elle s’était énervée comme jamais le secouant vivement : « T’es malade ?! Qu’est ce qu’il te prend de frapper ton père ?! » Et Kian la regardait avec des grands yeux ronds, sans rien dire…elle était nue, son père aussi. Il ne comprenait pas. Il ne bougeait plus. Son père se remettant des coups qu’il venait d’encaisser le regardait effrayé… « C’est pas un gamin normal… » Quant à sa mère, elle se devait de le ramener dans sa chambre, mais elle avait peur à présent. « Pose-moi cette batte tout de suite et file te coucher ! » Kian reprenait à peu près ses esprits… « Mais j’ai peur maman… » Lui peur ? Il passait de réactions démentes à des réactions de n’importe quel enfant. C’était décidé, il devrait voir un psy. Il apprit là-bas d’ailleurs que ses parents avaient juste eu un rapport sexuel. Mais il apparenta cela à une violence envers la femme, et s’était juré de ne jamais en avoir.

« Le regret m’a abandonné,
Avec le sentiment d’avoir tout perdu
La torpeur dans la rue,
Mes ailes se sont déployées.

Ils ont beau être plus nombreux,
Jamais ils ne m’auront,
Qu’ils viennent ces démons…
Je ne tomberais pas avec eux.

Les cris déchirant la nuit,
Règne le terrible chaos,
Il n’y a aucun héros
Pour vous sauver cette fois ci,
Vous êtes finis.»
© Kian Coleman, merci de ne pas l’utiliser.

A lire ça, Madame Coleman prit peur. Elle était tombée dessus par hasard en rangeant la chambre de son fils qui vivait encore à demeure. Elle ne le comprenait pas. Il aimait les romans policiers énormément, il adorait les photos morbides qui peuplaient sa chambre, il prenait souvent des photos de gens malheureux, de gens souffrants, il n’avait pas conscience de l’horreur qu’il exposait, pour lui ça faisait partie de la vie. Il était couvert de bleus, elle le voyait aux photos de lui qu'il avait pris, il faisait un boucan d'enfer toutes les nuits. Est-ce qu'il s'infligeait des brutalités?! Elle espérait que non, mais à voir ces photos, c'était le cas. Choquée, elle attendit qu’il rentre. Assise dans la cuisine, il la remarqua tout de suite. Elle avait l’air grave. Il tentait de la dévisager. Et elle lui demanda de s’asseoir ce qu’il fit. « Quelque chose ne va pas ? » Elle restait un moment silencieuse, avant de se décider à ouvrir la bouche : « Tu sais que je t’aime de tout mon cœur Kian…Tu es mon fils, et je suis fière de toi, mais il serait temps que tu quittes la maison maintenant, tu es assez grand pour prendre ton envol, déployer tes ailes… » Kian comprit en un rien de temps qu’elle avait lu son poème. « Tu mens. Tu ne m’aimes pas. T’as peur de moi. » Et il se levait d’un mouvement brusque. Elle crut qu’il allait la frapper. Mais non, il monta dans sa chambre. Là, il ouvrit le tiroir secret de son bureau, et en ressortit les lettres de menace qu’il avait reçu, avec les cassettes. Très bien, il avait pris sa décision, il irait là-bas, il n’y avait rien qui le retenait de toute façon. Et c’est à ce moment que le téléphone retentit. Il décrocha : « As-tu pris ta décision Kian ? » Et il répondit positivement.

Kian Coleman a écrit:

Barbie-chetteeeeeeee Dominetteeeeeee !
Merci pour tes créations magnifiques!

BIENVENUE parmi nous

Welcome monsieur
Tom il est sur ta sign

Bah oui x) Personne le connait ? O.o
De rien