ADA ♣ no hope, no love, no glory

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ADALEA JACINDA CHAVEZ

NOM ET PRÉNOM(S) ♠ Adalea Jacinda Chavez
DATE DE NAISSANCE ET ÂGE ♠ le neuf juin mille-neuf-cent-quatre-vingt-sept ; vingt-trois ans
OCCUPATION(S) ♠ licenciée en littérature ; étudiante en art
STATUT ♠ célibataire
GROUPE ♠ keep trying
TRAITS DE CARACTÈRE ♠ confiante, sociable, réservée, discrète, optimiste, têtue, douce, enthousiaste, jalouse, possessive, responsable, rêveuse, lunatique, naïve, rancunière, attentive, audacieuse, candide, impulsive, bavarde, influençable.

POUR QUELLE(S) RAISON(S) AVEZ-VOUS ACCEPTÉ L'INVITATION OU L'OFFRE D'EMPLOI ? ♠
J'en avais besoin. Je n'avais même pas encore dix-huit ans lorsque je suis entrée à l'université, et les quatre années qui ont suivi ont été très intenses. Entre les cours, l'étude, les travaux, les examens, et toute une série de choses propres à la vie académique, je n'ai pas eu le loisir de faire de très bonnes vacances. Lorsque j'ai enfin obtenu mon diplôme, j'ai voulu respirer un peu, et j'ai enchaîné les petits boulots. Jusqu'à ce que ma passion pour le dessin et la peinture me pousse à m'inscrire à l'Académie des Beaux-Arts de ma ville de résidence... Et j'ai reçu cette invitation juste à temps ! Deux semaines sur l'île, et mon cursus débute. Ces vacances ne pouvaient pas mieux tomber. J'aurai un bronzage parfait pour le début des cours, et toutes mes copines seront jalouses. Si, si, je rentrerai chez moi. Enfin... J'espère.

QUEL EST VOTRE PIRE CAUCHEMAR ? ♠
La noyade, dans une piscine. Je n'ai jamais aimé les piscines, surtout celles qui sont fermées. Je crois que c'est parce que c'est là qu'on apprend à nager, et si je devais compter toutes les fois où j'ai cru mourir après avoir bu la tasse... D'autre part, toutes ces personnes aux lunettes foncées et aux bonnets me faisaient peur lorsque j'étais petite. Je m'amusais à les comparer à des démons aquatiques, et la comparaison m'a marquée. Et quand on sait que j'ai atterri au beau milieu d'un film d'horreur, et qu'il y a plus de piscines que nécessaires dans cet endroit, ça me fiche la chair de poule. Je déteste les piscines, et j'ai horreur des piscines fermées. Horreur.

PARTICULARITÉS ♠
Mon entourage dit que je suis comme un oignon : la première fois que l'on me voit, on ne pense pas grand chose. Puis, on se rend compte qu'il y a une membrane à retirer. Une fois qu'elle est ôtée, on croit être à l'intérieur... Jusqu'à ce qu'on remarque qu'il y a une autre couche. Puis une autre, encore une autre, et encore et encore. Et encore. Autrement dit, je suis l'incarnation du diction « l’habit ne fait pas le moine, » et je pourrais vous surprendre même si vous pensez me connaître sur le bout des doigts. Je suis très facile à séduire: parlez-moi de poésie ou d'art, ou alors jouez-moi une chanson, et ça y est, je craque. Je crois en Dieu, et jusqu'à il y a quelques années, j'allais régulièrement à l'église. Antoine de Saint-Exupéry disait: les yeux sont les fenêtres de l'âme. Chez moi, c'est totalement vrai, il suffit de me regarder pour lire dans mes yeux tout ce que je ressens. Je ne mange pas la viande rouge. Je suis toujours fan des Schtroumpfs et de Kirby ( ). Oui, j'ai gardé une âme d'enfant... Comment l'avez-vous deviné ? Quand il y a de l'orage, j'aime m'asseoir devant ma fenêtre et admirer le spectacle. J'aime l'odeur de la pluie, et j'aime l'odeur de l'Homme, d'Yves Saint Laurent. J'ai beau avoir l'air timide, je m'ouvre facilement lorsqu'on gagne ma confiance. J'ai une cicatrice sur la paume gauche, souvenir d'un petit accident insignifiant. Si je me mords la lèvre et me tripote les cheveux sachez que je suis nerveuse. Vous ne me verrez jamais pleurer, parce que certaines choses sont trop intimes pour êtres divulguées, et les larmes en font partie. En revanche, je sers souvent d'épaule à mes amis, et il parait que je console même plutôt bien.

AVATAR Nina Dobrev
PSEUDO ET ÂGE Do, 20 ans (omg c'est VIEUX!)
MULTINICK ? aucun
CODE DU RÈGLEMENT Code Ok (Max)
COMMENTAIRE ? MAGNIFIQUE forum. & Marlon ▬ merci

26 mai 2010 ;
L’aéroport John F. Kennedy de New York était absolument grandiose, ce jour-là, à vous éblouir de façon magistrale, vous en mettre plein les yeux et vous laisser bouche bée. De sa vie, Adalea ne se souvenait pas avoir vu un spectacle aussi sublime, et si elle avait une tenue et un comportement irréprochables, au fond d’elle, c’était la pleine effervescence. Il y avait des gens partout. Partout ! L’excitation du départ imminent – puisque c’est dans ces terminaux que se trouvait la jeune femme – avait littéralement créé une bulle d’enthousiasme autour de l’énorme bâtisse, qui la séparaient, elle et toutes les personnes qui s’y trouvaient, du reste de la ville. Certes, elle avait ressenti maintes et maintes fois cette trépidation de début de voyage. Les voyages... Il suffisait d’avoir parlé deux fois à Adalea pour savoir qu’elle adorait ça. Déjà toute petite, c’était difficile de la garder à la maison : elle passait son temps dehors, avec les enfants du quartier, à « explorer » les moindres recoins de la ville de Cheyenne. Combien de fois s’était-elle perdue ? Combien de fois, dans son adolescence gentiment mouvementée, avait-elle quitté la ville – parfois même l’Etat – sans même prévenir sa mère ? Cet amour pour l’aventure, la découverte n’avait fait que se consolider au fil des années, et, si elle semblait entièrement satisfaite par son train de vie quotidien et routinier, elle savait que ce n’était qu’une période intermédiaire avant que son existence ne soit complètement bouleversée. Intimement persuadée qu’une vie extraordinaire, fabuleuse, féérique l’attendait à un coin de rue, Adalea était le genre de fille à appréhender, à s’impatienter de vivre le futur – au prix de parfois oublier de pleinement profiter de son présent. Rêveuse ? Oui. Le futur appartient à ceux qui croient à la beauté de leurs rêves, avait un jour dit Eleanor Roosevelt. Alors, le mien sera rocambolesque, disait toujours la jeune Chavez. « Carte d’identité et passeport, s’il vous plaît, » demanda l’employé au guichet d’enregistrement des bagages, et les minutes qui suivirent furent d’une banalité presque rassurante. Oui, je voyage seule. Côté hublot, s’il vous plaît. Oui, je penserai à finir ma bouteille. Merci beaucoup, au revoir. Naturellement, comme la plupart de ceux qui étaient passés avant elle, et tous ceux qui la suivraient, elle ne se doutait pas un instant que le mot « adieu » serait plus adéquat. Pour la brunette, ces vacances étaient un don du ciel. Ou, à défaut, d’une personne très généreuse. Peut-être avait-elle été tirée au sort à un concours auquel elle ne se souvenait pas avoir participé ? Quoiqu’il en soit, elle n’avait « que » deux semaines devant elle, peut-être moins. L’invitation ne mentionnait aucune date de retour, mais, à moins qu’elle ait affaire à Bill Gates, elle ne voyait pas quel genre de personne ou d’organisation offrirait ce genre de vacances pour une durée indéterminée. C’était sans doute le petit truc : ce serait au vacancier de payer son séjour au bout de deux, peut-être trois jours gratuits. Bien trouvé.

« Terminal... 2C, » lit-elle pour la millionième fois sur le billet qu’elle venait de valider. Ses doigts fins parcoururent rapidement la surface de papier, et elle poussa Une mèche aux reflets acajou lui barrait le visage ; elle la dégagea en même temps qu’un faible sourire fendait son visage doux à la vue de tous les voyageurs déjà présents. Alors, finalement, il y avait beaucoup d’autres chanceux, et leur enthousiasme flagrant était contagieux. Là-bas, un couple avait déjà commencé à photographier tout et n’importe quoi. Un peu plus loin, un groupe relativement plus jeune discutait activement. Il y avait même quelques enfants ! Pourtant, c’est dans les yeux des plus grands qu’on lisait explicitement le bonheur extrême, et peut-être un peu d’espoir aussi. Comment, après cela, ne pas aimer les voyages ? Peu importait la destination, ce qu’on y trouvait et ce qu’on comptait y faire, la hâte ressentie avant l’arrivée valait bien tous les soucis comme l’attente interminable, la fatigue inévitable, et sur un plan plus personnel pour Adalea Chavez, la nourriture pas très recommandable des avions. Chassant cette dernière pensée de son esprit d’un mouvement de tête, elle se plaça sur un des nombreux sièges de la salle d’attente, aux côtés d’une dame un peu plus âgée. Héloïse – c’était son nom – était aussi ravie que sa cadette à l’idée de faire ce voyage, si ce n’était plus. Elle avait reçu une offre d’emploi dans un hôtel qui venait d’ouvrir, et avait accueilli la proposition comme le Messie. Elle serait cuisinière, et avait même la prétention d’affirmer qu’elle faisait des merveilles dans la cuisine. « J’espère qu’une de vos merveilles s’appelle moelleux au chocolat ! » Oui, Adalea considérait la nourriture comme un luxe, et, comme toute personne normalement constituée, elle aimait le luxe... Ceci dit, son appartement au centre-ville de Cheyenne, dans le Wyoming, n’avait rien d’un palace. La maison familiale, ou Maureen, sa mère, vivait à présent seule n’était pas non plus une villa. C’est sans doute pour cette raison qu’Adalea aimait tant les hôtels : depuis le divorce de ses parents, lorsqu’elle avait dix ans, c’est avec son père qu’elle passait ses vacances. Outre celles qu’ils passaient à la maison, l’architecte mexicain avait aussi pour habitude d’emmener sa fille ailleurs. Parfois pour un week-end, parfois en passant par un petit motel – que la brune détestait – parce qu’il n’en pouvait plus de conduire (et c’était pourtant lui qui préférait ce moyen de transport !). Et, c’est à peu près vers l’âge de dix ans, après avoir séjourné dans un hôtel avec son père qu’Adalea en était devenue presque obsédée. C’était tellement... beau ! De l’accueil chaleureux du gérant jusqu’aux draps irrésistiblement soyeux des lits, tout était parfait. Et les meubles, alors ! Les plus petits canapés du vestibule n’entreraient probablement pas dans le salon de la jeune femme. Il y avait toute une horde de personnes dont le but était de faire plaisir à la clientèle, s’assurer de la satisfaction de celle-ci. Mais ce qu’elle aimait le plus, depuis aussi longtemps que remontait sa mémoire, c’était ce qu’on trouvait dans la salle de bains : les petits flacons de shampooing, gel douche, et les bonnets. Elle avait passé son enfance et son adolescence à les collectionner... Aujourd’hui, si elle aimait toujours les hôtels, c’était en partie pour tous ces souvenirs. Alors non, elle ne s’était pas fait désirer en recevant l’invitation. Et, oui, elle avait connu l’euphorie que causait le départ, mais celui-ci... Celui-ci était différent. Adalea avait la très nette impression que ce voyage changerait sa vie.

27 mai 2010 ;
Le trajet l’avait naturellement fatiguée. Néanmoins, il n’avait pas réussi à lui retirer son entrain et sa bonne humeur, et Adalea avait passé ses premières heures sur Hollow Creek Island à faire connaissance avec ses compagnons de voyage. La soirée avait été sympathique, et si elle n’avait jamais entendu parler de cette île auparavant, le décalage horaire ne l’aidait pas plus que cela à la situer sur le globe : heure d’été ? heure d’hiver ? La jeune femme n’y avait jamais rien compris. Comme aux plus jeunes, il fallait simplement lui dire qu’elle dormirait plus ou moins longtemps que d’habitude... Une bonne nuit de sommeil avait suffi à restaurer son énergie, et lorsque les rayons du soleil l’avaient réveillée d’une douce caresse au visage, elle était en pleine forme. Une bonne douche, un bon petit-déjeuner, et elle irait camper sur la plage. Ou pas. La vue de son balcon était époustouflante, et le matériel de dessin qu’elle avait acheté avant de venir sur l’île ne demandait qu’à être utilisé. Les mots, les lettres étaient une passion qu'elle partageait avec sa mère écrivaine. Le dessin... C'était une autre chose qu'elle avait en commun avec son paternel. C'était lui qui avait acheté à Adalea ses premiers cahiers à dessin et ses crayons, et Adalea se souvenait encore clairement des jours où il lui apprenait à tenir un crayon, à faire un trait, puis à le gommer. Méticuleusement, comme un architecte. Echappant un soupir de satisfaction à l'idée de n'avoir que l'embarras du choix comme souci, la jeune femme s'allongea confortablement sur son lit encore chaud, essayant de se motiver à descendre au restaurant. Elle avait décidé de prendre son matériel de dessin à la plage lorsque, tout à coup, un hurlement l'arracha à ses pensées, et elle sursauta jusqu'au plafond. Suivit un silence court, mais pesant. Et ce n’est qu’en entendant les portes des chambres voisines s’ouvrir qu’Adalea réagit à son tour. Qu’est-ce que... ? Dans les couloirs, tout le monde parlait en même temps, personne n’avait de réponse précise. Après quelques minutes, elle retourna dans sa chambre, refermant la clé à double-tour. Elle était certaine, certaine qu’une femme était tombée dans les escaliers, ou alors, elle avait du voir une souris. Cet affolement n’avait pas lieu d’être... Mais on n’était jamais trop prudent, après tout, et pour être tout à fait honnête, elle n'était pas rassurée. Ce fut la première fois qu'elle regretta d'être venue ici seule. « Bon, » fit-elle à haute voix, comme si entendre sa propre voix allait chasser celle de la dame de tout à l’heure. « Le petit déjeuner peut attendre un peu. » Et elle sortit sur le balcon. Malgré l’heure matinale, il faisait plutôt chaud, et bien qu’il l’oblige à plisser les yeux, Adalea tourna le visage vers l’astre du jour. Qu’est-ce que c’était agréable !... Soudain, une nouvelle voix se fit entendre, et de nouveau, la jeune femme sursauta. Cette fois, la voix était plus proche. Trop, beaucoup trop proche.

« Mes très chers amis, si vous saviez à quel point je peux être heureux de vous voir, depuis le temps que j’attendais ça. Vous voilà sur mon terrain de jeu ... Le but ? Survivre. Ne pleurez pas ça va être amusant. »

Était-ce une blague ? Le cœur hystérique, les poumons dégonflés et le cerveau en feu, Adalea ne put qu’agripper la balustrade. Survivre. Le ton sur lequel cet homme parlait avait suffi à glacer son sang, et malgré tous les efforts de sa volonté, elle n’arrivait pas à se convaincre que c’était une plaisanterie de mauvais goût. Oui, c’était ça. Le personnel de l’hôtel avait voulu surprendre la clientèle. On leur devait bien ça, après des vacances gratuites sur une île paradisiaque, non ? Exactement.

« Oh j’oubliais, je vous vois tous mes amis, je ne saurais me passer de vous trop longtemps. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter bonne chance. Que le meilleur gagne ! »

Foutaises. Ignorant sa respiration qui se faisait plus rapide que de raison, elle ferma les yeux quelques instants, puis les rouvrit, retrouvant enfin la détermination qu’elle cherchait. Ce n’était pas le moment de se laisser abattre par... La peur ? Oui, elle était effrayée. Terrifiée. Tétanisée. Pourquoi n’y avait-il personne pour la rassurer ? A entendre les bruits provenant du couloir, elle n’était pas la seule prise de panique. Elle n’était pas seule... Elle n’était pas seule. Pourtant, alors qu’elle rejoignait les autres vacanciers, le sentiment de solitude qui l’envahit était total. Absolu. Non, ce n’était définitivement pas une blague. Cette réalisation frappa Adalea avec une force écrasante, et finalement, elle s’assit sur les marches des escaliers, indifférente à toutes les personnes qui allaient et venaient dans tous les sens. Dans un dernier effort de relativisation, elle sortit son téléphone portable pour appeler sa mère. Son père. Sa colocataire. N’importe qui susceptible de l’aider un tant soit peu. Chaque essai menait au même résultat, au même échec, et la jeune femme finit par se rendre à l’évidence : c’était la fin du monde – du moins, ce le serait pour elle, sans doute plus tôt qu’elle ne l’aurait voulu. Les mots entraient dans ses oreilles, provoquaient un brouillard dans son esprit, et ressortaient aussitôt : cadavre ? jeune femme ? morte ? Lorsqu’elle parvint à donner un sens à ces mots, son cœur tomba net, et le vertige qui la prit était tellement puissant qu’elle fut reconnaissante d’être assise. Voilà, elle était la : c’était bel et bien la fin du monde. Dans ce moment de panique, je n’ai peur que de ceux qui ont peur, avait un jour dit Victor Hugo. Et en regardant les vacanciers s’affoler autour d’elle, Adalea saisit le sens de ces mots à la perfection.